Les MENNONITES.

Le mouvement religieux mennonite apparut en Suisse vers 1520. Ses membres prônaient alors un protestantisme plus radical que celui défendu par le réformateur suisse Huldreich Zwingli, qu'ils quittèrent d'ailleurs à la suite de leur désaccord sur le baptême des enfants (d'où l'origine du terme anabaptiste). Du fait qu'ils rejetaient l'idée d'une Église au service de l'État et se considéraient comme des objecteurs de conscience, les mennonites furent accusés partout de subversion et furent persécutés.

Au même moment, un mouvement parallèle fut fondé aux Pays-Bas par Menno Simons (1492-1559), d'où le nom de mennonites. Prêtre catholique (il reçut l'ordination en 1524), il prit peu à peu une position radicale, allant jusqu'à prêcher en faveur du seul baptême des adultes. Comme cela s'était produit en Suisse, les anabaptistes hollandais furent persécutés pendant des années. Des groupes similaires se répandirent dans le sud de l'Allemagne et en Autriche, où ils s'appelaient les huttériens, du nom de leur chef Jakob Hutter. 
Au XVIIIe siècle, comme la communauté suisse subissait les persécutions, de nombreux fidèles ont décidé de fuir en Rhénanie, aux Pays-Bas, en Europe de l'Est, aux États-Unis (particulièrement en Pennsylvanie et en Ohio) et au Canada (surtout au Manitoba).

Aux Pays-Bas, la persécution cessa vers la fin du XVIe siècle, mais les mennonites continuèrent à subir des discriminations de la part de ceux qui étaient en faveur d'une Église officielle d'État. Beaucoup d'entre eux émigrèrent en Pennsylvanie (USA) ou en Prusse, en Pologne et en Russie

MENNONITES en Principauté de SALM.

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En 1708, une petite communauté mennonite s'installe en terre de Salm. Charles Théodore Othon (1645-1710), alors Prince de Salm, les accueille de bonne grâce, comme tout étranger désirant enrichir le territoire.
Les membres de la communauté s'implantent dans les environs du château de Salm et y vivront paisiblement jusque dans les années 1900. Un grand nombre d'entre-eux migreront vers les Etats-Unis et le Canada.
 

Cimetière des Anabaptistes de SALM (La Broque, Bas Rhin).

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La création du cimetière mennonite de Salm serait liée à l'installation de cette communauté anabaptiste en Alsace à partir du XVIIIe siècle. On y trouve les tombes des deux plus illustres « anciens » : Jacob Kupferschmitt, premier objecteur de conscience en France, et l'humaniste médecin Nicolas Augsburger.

Situé près d'une petite sapinière, le cimetière mennonite du Salm est abandonné depuis 1939, date de la dernière inhumation. La plupart des tombes remontent au XIXe siècle.
Ces tertres, sans encadrement ni croix se distinguent par des stèles de grès rose des Vosges, sur lesquelles est gravé un coeur.

A moins d'un  kilomètre plus bas, caché derrière des hauts murs, se trouve le petit cimetière mennonite des QUELLES.
Havre de PAIX.

MENNONITES dans la vallée de la Bruche.

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  La cuvette du Hang s'étend à l'ouest du Climont, vers Saâles, au nord d'une ligne de crêtes occupée par deux autres sommets gréseux, l'Abatteux (698 m) et le Voyemont (793 m), qui offre un panorama de toute beauté.

Ce territoire bien délimité, à l'écart des voies de communication, fait partie des communes de Bourg-Bruche et (ferme de l'Abatteux) Saâles.

Dès 1730, un mennonite, nommé Anthon BÄCHER, s'installa dans la ferme de L'Abatteux, louée à la commune de Saâles. Il est décédé en 1735, laissant son épouse Magdalena AUGSBURGER (décédée 1743) avec 7 enfants. L'aîné, André « PÊCHEUR » (mort en 1756) fut déshérité en raison de son mariage avec la fille d'un verrier et de sa conversion au catholicisme ; il devint alors colporteur de verrerie. Sept générations de BAËCHER se sont succédées dans cette ferme. Leur histoire, manuscrite, a été reconstituée par les soins de MM. Armand et Robert BAECHER.

Magdalena AUGSBURGER était la fille de Nicolas AUGSBURGER (né en 1644, Konolfingen, canton de Berne, CH – mort à Saâles, sans doute chez sa fille). Nicolas était un compagnon de Jacob AMANN, fondateur de la branche Amish des Ménnonites vers 1693 à Sainte-Marie-aux-Mines, où l'on comptait en 1703 une cinquantaine de familles exilées de Suisse. Toutes sont originaires de cette petite région du canton de Berne, située au nord de Thun. Le Hang représentait sans doute un endroit discret, comme d'autres sites d'altitude occupés par ces chrétiens, par ailleurs désireux de s'isoler du monde. Des anabaptistes y sont déjà signalés avant 1712. Les BAËCHER ont conservé jusqu'à la fin du 20e siècle leur dialecte bernois comme langue maternelle.

La ferme Bacher-Dellenbach, construite au centre de la clairière aux alentours de 1800 et abandonnée après 1950, comporte un linteau de réemploi avec les initiales G.B. M.B. (des BÄCHER, sans doute) et la date 1762. Décrite à l'état de ruine en 1982, elle est maintenant restaurée et habitée.

http://www.bruchenvironnement.org/hang1.html
Le HANG


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